Security Council Briefing: UNISS, an integrated response to peacebuilding and sustaining peace in the Sahel (In French)

Statement by H.E. Lise Gregoire-van Haaren,
Deputy Permanent Representative of the Kingdom of the Netherlands to the United Nations

New York, 20 December 2018

Monsieur le Président,

Permettez-moi tout d’abord de remercier la Côte d’Ivoire d’avoir organisé ce briefing dans les meilleurs délais.

Je tiens aussi à remercier le conseiller spécial Ibrahim Thiaw pour son exposé.

Monsieur le Président,

Le Royaume des Pays-Bas souhaite insister sur les trois points suivants :

  • Premièrement, la nécessité d’une approche intégrée et coordonnée pour le Sahel;
  • Deuxièmement, la nécessité de lutter contre le changement climatique, le stress hydrique et les autres causes profondes des conflits, dans la ligne du plan de soutien de l’ONU au Sahel;
  • Troisièmement, la nécessité, pour la construction d’une paix durable dans cette région, d’une approche incluant les femmes et les jeunes.

1. Une approche intégrée et coordonnée pour le Sahel dans le cadre de l’UNISS

Monsieur le Président, concernant tout d’abord la nécessité d’une approche intégrée et coordonnée dans le cadre de l’UNISS, je rappelle que les ondes de l’instabilité au Sahel se propagent bien au-delà de la région, jusqu’en Europe.

De réelles solutions à long terme sont indispensables pour répondre à un tel impact.

C’est pourquoi le Royaume des Pays-Bas apprécie vivement l’approche positive du plan de soutien: insister sur les opportunités plus que sur les difficultés.

La cohérence et la coordination sont essentielles pour agir dans les six domaines prioritaires du plan de soutien.

Nous soutenons les efforts du conseiller spécial Ibrahim Thiaw et de son équipe pour assurer la mise en œuvre cohérente de la stratégie intégrée pour le Sahel et du plan de soutien de l’ONU.

Il est particulièrement crucial de renforcer la coordination et la cohérence entre les acteurs du développement et de la sécurité.

Le Royaume des Pays-Bas salue donc la tenue de la récente conférence du G5, à Niamey, et de la conférence des bailleurs de fonds, à Nouakchott, sur le pilier développement du G5 Sahel.

Durant ces rencontres, les acteurs locaux et internationaux ont souligné l’importance de la prise en compte du lien entre sécurité et développement pour la construction d’une paix durable au Sahel.

Gagner la confiance des populations locales, respecter pleinement les droits de l’homme et renforcer les systèmes judiciaires nationaux sont à cet égard des éléments clés. 

Nous souhaitons encore souligner qu’une approche intégrée n’est pas seulement nécessaire au niveau régional mais aussi national et local.

Dans ce contexte, nous encourageons particulièrement le Secrétaire général à poursuivre l’élaboration d’un cadre stratégique intégré pour le Mali, comme stipulé dans le mandat de la MINUSMA.

2. Lutte contre le changement climatique, le stress hydrique et les autres causes profondes des conflits

Monsieur le Président, mon second point porte sur la lutte contre le changement climatique, le stress hydrique et les autres causes profondes des conflits.

Il est légitime que le plan de soutien se concentre en priorité sur le renforcement de la résilience et la gestion des risques sécuritaires liés au climat.

C’est que le Sahel est l’une des régions les plus touchées par les effets néfastes du changement climatique et du stress hydrique.

Le changement climatique dépasse les frontières et, pour le contrer, il nous faut faire de même.

Le Royaume des Pays-Bas a toujours plaidé pour une approche conjointe en matière d’évaluation des risques et de stratégie de gestion des risques, comme en témoignent les déclarations du président du Conseil sur, entre autres, l’UNOWAS, l’UNOCA et la MINUSMA.

Lors de la réunion sur l’eau, la paix et la sécurité organisée en formule Arria en octobre, l’outil présenté visait à utiliser cette évaluation des risques pour élaborer des réponses tenant compte à la fois des conflits et du climat, au Mali et ailleurs.

Un rôle majeur est dévolu au conseiller spécial, monsieur Thiaw, et à son équipe pour traduire les évaluations conjointes des risques en programmes qui tiennent compte des conflits et du climat, en vue de renforcer la résilience dans la région.

3. Nécessité d’une approche incluant les femmes et les jeunes pour construire une paix durable

Monsieur le Président, pour en venir à mon troisième point : nous saluons l’approche inclusive du plan de soutien, autant à l’égard des femmes que des jeunes.

Le Royaume des Pays-Bas se félicite du lien étroit entre le plan de soutien et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Comme nous l’avons déjà souligné, ce programme constitue de fait l’outil de prévention par excellence.

Assurer des moyens de subsistance durables est essentiel à la construction d’une paix pérenne.

Monsieur le Président, ce sont souvent les femmes et les enfants qui paient le plus lourd tribut lors des conflits. Cela est particulièrement vrai au Sahel, qui a la population la plus jeune du monde.

Les femmes et les jeunes doivent donc être effectivement impliqués dans la mise en œuvre du plan de soutien et avoir droit de parole dans les décisions prises à cet égard.

Conclusion

Pour conclure, monsieur le Président, le Royaume des Pays-Bas tient à exprimer son appui au conseiller spécial, monsieur Thiaw, pour la mise en œuvre du plan de soutien et pour ses six priorités.

Nous appelons ce Conseil à continuer à soutenir ces efforts pour permettre l’application intégrale de ce plan grâce à une approche cohérente, inclusive et axée sur les causes profondes des problèmes.

Je vous remercie.